L'autre effet, très visible à partir du moment où vous vous retrouvez à suivre plusieurs membres du même pod, est parfaitement décrit dans la fable de Ivan Krylov, « Le coucou et le coq », écrite en 1841 et traduit brillamment par Charles Parfait en 1864 :
" Que ta voix, mon cher coq, est brillante et sonore !
« Et toi, mon cher coucou, mon orgueil, mon soleil,
Que de charme et que d'art dans ton chant que j'adore !
Les bois des alentours n'ont point chanteur pareil ;
Qui t'entendrait cent ans voudrait t'entendre encore ! »
« Et toi donc, mon beau coq, j'en jure ici ma foi.
Si tu te tais, j'attends, toujours tendant l'oreille;
Je meurs, et ne reviens à moi
Que lorsque ton chant me réveille. »
« Ah çà ! mais où prend-on de ces voix-là, dis-nous?
Quelle prestesse et quelle aisance !
Quels sons purs, éclatants et doux!
Chez vous autres, je crois, c'est un don de naissance!
Tu dois mille talents au ciel qui t'a gâté,
Mais ta voix... ta voix, c'est tout dire!
Va, leur rossignol si vanté,
Près de toi n'est qu'un pauvre sire!
Merci , compère, à mon avis,
Et c'est l'avis aussi du public qui t'admire,
Tu passes dans tes champs l'oiseau du paradis! «
Un moineau les entend et leur dit : « Camarades,
Pourquoi vous enrouer à pousser de tels cris ,
En vous comblant tous deux de compliments si fades?
Vos chants n'en sont pas moins d'affreux charivaris ! »
Sans honte et sans pudeur quand un flatteur vous loue,
D'éloges mutuels il sait qu'il fait un troc :
A vanter le coucou lorsque le coq s'enroue,
C'est pour que le coucou vante, à son tour, le coq.